Lutter contre les ravageurs - #1 : les insectes

Publié le par Anthony Gainville

Tout d'abord, le mot "lutter" n'est peut être pas le plus approprié car il ne s'agit pas de faire la guerre aux créatures peuplant la nature. Mais cela permet de bien se comprendre. Pas question d'utiliser de produits chimiques. Plus question. C'est ce que je faisait avant (sans excès), mais une prise de conscience ou de nouvelles convictions me poussent à évoluer vers des méthodes plus naturelles. Qu'on s'entende bien sur un point : je ne suis pas formellement contre la chime, certains produits chimiques sont tout à fait utilisables en agriculture biologique. J'ai juste choisi de me séparer de ceux qui ne le sont pas.

J'ai aussi décidé de me servir de ce que la nature m'offre, et de certains outils écologiques non polluants et non déstabilisants pour l'écosystème existant autour de mon potager.

1) Les bénéfices du bon voisinage

On vous l'a surement déjà dit, c'est quelque chose dont on entend de plus en plus parler quand on créé un potager : il y a des plantes amies et ennemies. Personnellement je trouve ces termes un peu forts, surtout "ennemies". Avant tout c'est une question de bon sens : un plant de tomate et de pomme de terre sont de la même famille (solanacées) et attirent donc les mêmes ravageurs et maladies. On va éviter de les mettre côte à côte. Cependant si l'on a pas le choix, elles ne vont pas s'autodétruire pour autant... ce n'est pas une faute grave.

Par contre pour ce qui est de la notion de "plantes amies", on est un peu plus dans le vrai. Encore une fois, aucune obligation des les cultiver ensemble, mais elle peuvent tirer avantage d'une cohabitation. On connait (presque) tous le bienfait des carottes qui repoussent la mouche des poireaux, et inversement. Quelques autres exemples :

2) La rotation des cultures

Réfléchir à une rotation des cultures pour éviter certaines maladie ou fuir certains terrain colonisés par des larves d'insectes : oui. Mais attention à l'excès de zèle ! il n'est pas toujours utile de se prendre la tête a vouloir changer de place chaque culture, tous les ans, tout en prenant en compte les questions de bon voisinage. On n'y arriverait pas ! Surtout dans un potager. Pour une rotation totale, il faut trois, quatre, cinq parcelles distinctes, les faire tourner tous les ans (sachant que certaines variétés ont un temps de rotation plus long que d'autres), avoir une parcelle en jachère, etc... Pour un professionnel, pourquoi pas (et encore, c'est un modèle qui commence à être remis en question), mais pour un jardinier amateur... n'abusons pas.

En ce qui concerne les larves d'insectes ravageurs pouvant passer l'hiver au chaud dans le sol et ressortir au plus mauvais moment, on procédera à une rotation de certaines cultures à risque.

Par exemple, on fera tourner les alliacées : oignons, ails, échalotes, poireaux

Mais aussi les carottes et les radis noirs si on constate un attaque, caractérisées par des galeries de vers dans la racine. En gros, ces vers sont en fait des larves de mouches, qui ont pondu sur le feuillage (ou au niveau du collet parfois). Après éclosion la larve descend le long de la feuille et rejoins la racine pour se nourrir.

3) Le filet anti-insectes

On connait les voiles de croissance, les films de forçage, et bien dans le même genre il existe le filet anti-insecte. Sa texture ressemble un peu à du tulle. Mais son maillage est tellement fin que le plus petit insecte ne peut passer au travers. De plus, il permet une très bonne aération et l'eau passe parfaitement au travers, sans ruisseler à sa surface. C'est un très bon outil que j'ai utilisé pour protéger mes oignons/échalotes, mais aussi mes petits pois notamment contre la tordeuse, qui m'a toujours embêtée auparavant.

Pour plus d'infos suive ce lien http://www.jardinet.fr/fr/filets-anti-insectes-c338.html:

4) Contre les pucerons : le purin d'ortie

Les articles au sujet des purins et autres décoctions fleurissent sur le net. C'est un sujet en vogue, s'appuyant sur la nouvelle vague (depuis quelques années quand même) du bon-bio-naturel-fait maison-écolo etc. Je ne vais donc pas me lancer à énoncer une énième recette de purin. Je fait juste part de mon expérience : le purin d'ortie n'est pas efficace contre tous les pucerons. En fait il n'est efficace que contre les pucerons noirs. Il est souvent écrit à droite ou à gauche qu'il faut diluer à 1/10 pour obtenir un insectifuge, 2/10 pour un engrais... je n'en crois rien. A ce niveau de dosage, les pucerons regardent ça comme la pluie. Le dosage, c'est à nous de l'établir, il dépend de tellement de choses (temps de macération, quantités d'orties etc.). Il m'est arrivé de le mettre pur sur mes feuilles de haricots afin de me débarrasser des ces bébêtes. Le haricot résiste bien au purin pur, mais en pulvérisation fine et aux endroits attaqués uniquement (et au contact des pucerons !). Ne pas utiliser d'arrosoir et éviter le ruissellement !

5) Arroser contre les araignées rouges

Ok ce ne sont pas des insectes, mais quand même. elles attaquent parfois poivrons, aubergines carottes... Un bon arrosage suffit généralement à les éloigner, mais il faut rester vigilant !

Le voile anti-insectes : dessous poussent oignons, échalotes et poireaux d'été ... bien protégés ! Et à gauche, les carottes pour une bonne association de cultures !

Le voile anti-insectes : dessous poussent oignons, échalotes et poireaux d'été ... bien protégés ! Et à gauche, les carottes pour une bonne association de cultures !

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